Comme
chacun sait, les Cathares étaient
composés des Parfaits ou Bonshommes
détenteurs des secrets de la Gnose,
et de simples croyants, ce qui confère
bien au Catharisme l'aspect d'une (ou de
plusieurs) véritable religion avec
son caractère exotérique pour
la masse, les secrets étant l'apanage
exclusif d'un petit nombre, seul moyen d'en
conserver la valeur. C'est pourquoi, après
une période de grande liberté,
le Catharisme dut s'organiser, créer
une hiérarchie avec évêques,
prêtres et diacres et instituer des
cérémonies et un rituel, le
tout ayant été mis en place
par le Concile de Saint-Félix en
1167. Parmi les manifestations connues de
ce rituel, nous pouvons citer d'abord le
melioramentum. Sous ce nom étaient
désignées les marques de respect
et de vénérations rendues
matin et soir, ainsi qu'au début
et à la fin des réunions,
par les croyants à leurs Parfaits.Ils
devaient fléchir le genou et dire
trois fois: « Bénissez-nous,
Pardonnez-nous, Priez Dieu pour moi, pêcheur,
qu'il me garde de la méchante mort
et me conduite à une bonne fin.»
En réponse, le Bonhomme leur donnait
sa bénédiction.
Plus
tard, cette marque de vénération
reçut le nom d'adoration selon les
textes de l'Inquisition qui en font mention
comme une preuve accablante contre les suspects.
Il existait aussi la salutatio qui consistait
à prendre le Parfait dans ses bras
et à l'embrasser sur le visage.Ceci
tout au moins pour les hommes. Les femmes,
en effet, qui ne pouvaient être touchées
par un Parfait, en raison, pourrions-nous
dire, de leur nature lunaire, baisaient
seulement l'évangile tenu par le
Parfait ou parfois l'épaule qu'il
leur tendait. L'une des principales tâches
des ministres de ce culte était de
donner aux mourants le consolamentum. Ce
sacrement, le seul reconnu par les Cathares,
comprenait l'admission du croyant parmi
les Parfaits et une imposition des mains
lui assurait ainsi son salut. il fallait
qu'il soit conscient, consentant et suffisamment
lucide pour réciter le Pater, seule
prière admise par les Parfaits. Une
autre cérémonie rituelle était
le servitium ou apparellamentum. Cette cérémonie
mensuelle, d'où était exclu
tout profane, comportait une confession
rituelle suivie d'un baiser de paix. On
trouve souvent aussi mention de la bénédiction
par les Parfaits de pains que les croyants
emportaient chez eux avec vénération.
Le vrai Pur est donc celui qui retrouve
le Chemin qui conduit au-delà même
du libre arbitre. Le Sage qui possède
encore assez de lumière et de force
morale pour le guider ici-bas peut donc,
« temporairement », utiliser
le libre arbitre qui lui reste (cadeau empoisonné
du Démon pour la majorité
des hommes) afin de se diriger vers le Bien.
Le
vrai Pur est donc celui qui retrouve le
Chemin qui conduit au-delà même
du libre arbitre. Le Sage qui possède
encore assez de lumière et de force
morale pour le guider ici-bas peut donc,
« temporairement », utiliser
le libre arbitre qui lui reste (cadeau empoisonné
du Démon pour la majorité
des hommes) afin de se diriger vers le Bien.
Mais le but demeure de parvenir à
la Perfection, donc au-delà du libre
arbitre, pour regagner la sphère
du royaume de l'absolue Plénitude.
Là encore il semble que ce royaume
divin et parfait, et situé au-delà
des possibilités du choix et des
tentations, doit (malgré la différence
des vocabulaires et des images) s'apparenter
au Nirvana de certaines écoles bouddhistes.
L'état
de sainteté des ministres cathares
était par contre si flagrant que
les populations les appelèrent «Parfaits
», «Purs» ou «Bons
Hommes ». Ils vivaient de peu, jeûnaient
souvent et pratiquaient tous un métier.
Ils assistaient les paysans dans leurs travaux
et plusieurs d'entre eux étaient
précepteurs, médecins, tisserands,
etc. Il est absolument faux qu'ils se soient
détournés des sciences de
ce monde, sous prétexte que celui-ci
était régi par Satan. Ils
manifestaient le plus grand intérêt
pour l'astronomie, héritage reçu
des Chaldéens et des Arabes avec
lesquels ils eurent vraisemblablement de
fréquents rapports (n'oublions pas
que ces derniers ont donné leur nom
à la plupart des étoiles,
telles Algol, Altaïr, Aldébaran,
etc.). Ils côtoyaient aussi les rabbins
juifs qui, chassés d'Espagne par
la reconquête, commençaient
déjà à refluer en Occitanie
où régnait la tolérance.
Nous
ne disposons plus actuellement que de trois
textes cathares : La Cène secrète,
Le Livre des deux Principes et le Rituel
cathare, qui faisaient vraisemblablement
partie d'un ensemble plus vaste destiné,
soit à des rituels publics, soit
à servir de base à des polémiques
ou à des prédications. Dans
tous les cas, ces textes constituaient l'exotérisme
cathare et non la « doctrine essentielle
».La transmission ésotérique
s'effectue de bouche à oreille et
ce fait ne souffre aucune exception! Les
textes hermétiques sont généralement
tenus éloignés des profanes
et rédigés d'une manière
sibylline tout en présentant plusieurs
sens superposés. Parmi eux nous devons
peut-être compter le fameux «
Trésor cathare», évacué
de Montségur en mars 1244. Les Parfaits
y attachaient certainement le plus grand
prix, puisqu'ils n'acceptèrent de
se rendre que lorsqu'ils furent certains
de l'avoir mis à l'abri. Précisons
que le terme « trésor»
désignait au Moyen Age des écrits
religieux cathares.
« Al cap des set cens ans verdegeo
le laurel» « Après sept
cents ans reverdit le laurier ».
Ainsi s'exprimèrent les Troubadours
devant les bûchers encore fumants
et voici qu'après sept siècles
d'oubli un renouveau d'intérêt
se manifeste pour le Catharisme.
Seuls la Connaissance et l'Esprit, que les
Purs transmettaient par leur Verbe, constituent
pour nous des trésors inappréciables.
C'est eux que nous nous efforçons
de retrouver et cette tâche n'est
pas impossible, à une condition cependant
: que nous rejetions le jugement du monde
façonné par mille idées
fausses et lui substituions celui des sanctuaires,
en utilisant ce que Paul Le Cour appela
si justement: « le fil d'or de la
Tradition ».
Pour
les Cathares, la réception du consolamentum
équivalait à la transmission
par un pur canal d'un germe christique destiné
à rendre à l'homme son âme
solaire, son âme divine. Parmi tous
les écrivains, c'est sans doute Maurice
Magre qui, dans La Clef des choses cachées
a le plus approché le grand secret
des Cathares: « Il y a, nous dit-il,
un secret libérateur qui a été
transmis depuis le commencement du monde...
Ce secret était l'essence de l'enseignement
que Jésus avait donné. Joseph
d'Arimathie l'avait emporté avec
lui à travers le monde, jusqu'aux
limites les plus lointaines de l'occident...
. » Etre Parfait n'était qu'un
état préparatoire. »
C'est par le consolamentum qu'on recevait
le salut. »L'essence du consolamentum
nous est demeurée cachée.
On ne connaît que les formules du
rite et l'on sait qu'il comportait une réunion
d'hommes purifiés. L'apport spirituel,
le germe divin, était donné
par un Parfait qui le possédait déjà.
Il transmettait la vie dont il était
le dépositaire. Un baiser était
le symbole du don reçu et le baiser
circulait entre les croyants qui étaient
présents, comme le signe visible
du courant d'amour qui passait de l'un à
l'autre. »Le consolamentum était
le secret de Jésus, l'esprit du Graal.
» Le Parfait qui transmettait le consolamentum
était par conséquent le vivant
réceptable de ce Germe Céleste
et ceci l'obligeait à mener une vie
d'une totale pureté. La descente
du consolamentum était pour les Cathares
une réalité spirituelle et
seul un ministre parfaitement pur était
capable de communiquer le Feu Transcendant.
Nous
devinons également, à la lecture
de ce texte, que tous les Parfaits n'avaient
pas atteint le même degré de
réalisation spirituelle et ne possédaient
pas forcément le pouvoir de transmettre
le consolamentum. De plus, seule une minorité
d'entre eux devait avoir accès aux
secrets essentiels du Catharisme, ce qui
expliquerait les divergences constatées
sur le plan de l'enseignement.
Selon les Cathares, l'incarnation christique
eut essentiellement une valeur symbolique
L'essentiel de la Mission christique a résidé
dans les inscriptions réalisées
pour les ères à venir, inscription
notamment de la Résurrection du Corps
Glorieux, de l'Ascension de l'Adepte, de
l'Assomption de la création. Jésus
n'a pas uvré pour l'ère
des Poissons, mais pour des ères
futures plus éthérées
et notamment pour celle du Verseau.
Jésus
et ceux qui l'ont entouré ont agi
comme autant de symboles..., le symbole
est un moule dans lequel la transcendance
prend forme, par l'intermédiaire
du plan astral... Le Symbolisme constitue
le levier majeur utilisé par les
Hiérarchies afin d'agir sur notre
plan terrestre et de régler les événements
et les choses conformément aux décrets
divins...
La
Vérité est une arme bien difficile
à manier car celui qui la proclame
trouve inévitablement en face de
lui Satan, qui est aussi le Père
du Mensonge! Un Maître peut se reconnaître
au fait que ses paroles, tout en étant
parfaitement compréhensibles et complètes
en elles-mêmes sur le plan matériel,
possèdent simultanément des
sIgnifications transcendantes. Le Verbe
christique se faisait comprendre du plus
pauvre laboureur et renfermait en même
temps la sagesse du monde. Nul homme ne
pourra jamais découvrir la totalité
des richesses contenues dans les évangiles
et notamment dans celui de Jean que les
Parfaits portaient toujours sur eux.
Les Cathares avaient reconnu cette résonance
sur tous les plans du Verbe divin. Selon
eux, Christ porte l'intégralité
du pont « Esprit-Ame-Corps».
Cette unité substantielle n'ayant
jamais été brisée en
Lui, il est impeccable.
Voilà démontré une
fois de plus que les Cathares n'ont pas
séparé les plans d'en haut
et d'en bas, comme on l'a si souvent prétendu.
Nous constatons bien au contraire qu'ils
avaient conservé la notion des trois
plans affirmés par saint Paul, tandis
que l'Eglise, sur ce point, devenait dualiste
en ne retenant plus que le corps et l'âme.
Les Parfaits avaient, par-dessus tout, horreur
du mensonge. « Les Albigeois, aux
âmes surhumaines, ont incarné
la puissance d'une sagesse accumulée
au cours des siècles, en des civilisations
disparues. Ils ont aimé la vérité
et l'ont enseignée aux hommes; leur
christianisme était celui qui n'a
pas d'armes contre la vérité.
En constituant leur trésor spirituel,
ils ont donné à leur système
une base de granit, et créé
l'Eglise d'Amour, église idéale
qui consolait la peine des hommes, et qui
élevait les âmes sur les hauteurs
où triomphait l'Amour de Dieu! »
Selon
les Parfaits, la libération des âmes
s'effectuait progressivement, au cours des
vies successives. Lorsqu'un croyant voyait
s'estomper en lui les désirs terrestres
et s'affirmer celui de la libération,
il pouvait recevoir le consolamentum.
Le degré de spiritualité d'un
Cathare se mesurait à l'intensité
de son Désir, ce mot étant
pris dans le sens que devait lui attribuer
plus tard Claude de Saint-Martin. Plus un
homme s'était dégagé
de l'emprise du monde, plus il était
libre d'aspirer exclusivement à la
Lumière.
La
réincarnation était répandue
parmi tous les peuples antiques et constituait
un des éléments fondamentaux
de toutes les doctrines hermétiques,
sans exception. Même la Bible, qui
semble à première vue ne pas
la mentionner, y fait maintes allusions.
Il n'est donc pas étonnant que les
Cathares aient cru en la réincarnation,
à l'instar d'un grand nombre de premiers
chrétiens et notamment d'Origène,
ce génie méconnu. Ils savaient
reconnaître dès leur première
enfance les réincarnations de grands
êtres, comme aujourd'hui encore les
Thibétains reconnaissent les Tulkou
à des signes particuliers. Ils pensaient
que lorsqu'une âme affranchie de tout
désir terrestre connaissait sa transition,
elle empruntait le « chemin des étoiles
», c'est-à-dire qu'elle s'en
allait sur des astres aux vibrations plus
éthérées que celles
de notre planète pour y poursuivre
son évolution.
En
cette région furent accueillis de
tous temps ceux qui avaient la mission de
veiller sur l'Enseignement. Ces hommes de
Bonne Volonté, des SINCERES, avaient
reçu et devaient transmettre, ne
fût-ce qu'une parcelle, les Maîtres
Mots de l'AMOUR dans le Message révélé,
afin que vive pour tous les hommes, la certitude
de cet AMOUR dans les valeurs authentiquement
humaines jusqu'aux valeurs authentiquement
spirituelles et que les hommes, de génération
en génération, puissent être
chacun transitif de soi à autrui,
de soi au prochain. Les Parfaits et leurs
Adeptes, les Croyants, étaient donc
de ce pays. Ceci voulait dire qu'ils étaient
non seulement bénéficiaires
mais participants à part entière
à cette société occitane
avec un sens de l'AMOUR, un sens de l'Humain,
dans un raffinement que les sociétés
au-delà de la Loire ne connaissaient
pas à cette époque.
Qui
donc a prodigué à ces hommes
du haut et bas Languedoc la Révélation
du Message Vivant du Christ? Rien de nettement
probant n'a été dit jusqu'à
présent et nul n'a cherché
à retrouver sans dépossession
des biens dont il faut savoir rester maître
et non esclave. Ils se disaient donc «
parfaits ». Mais le disaient-ils vraiment
ou est-ce l'interprétation, l'explication
que l'on a donnée et confirmée
par la suite? On ne trouve du reste le mot
Cathare que relativement plus tard que leur
époque même .
Le
Temple appelait les Cathares: les «
Couronnés d'eux-mêmes ». Le
groupe d'hommes appelés ainsi, enseignés
dans la Vérité, sortis un
jour du Temple et ne retrouvant plus la
porte, continuèrent leur chemin avec
cette certitude admirable que donne la conviction.
Ils pensaient que leur connaissance était
suffisante et édifiante pour montrer
la voie de la libération de l'Esprit
et de l'Ame, des chaînes qui les entravent
en ce bas monde. Ils affirmaient, en déduction
et en conséquence, que dans «
l'apparence du vivant », il y avait
une synthèse du vivant et la possibilité
de la conversion au bénéfice
de l'effort pour atteindre l'image ou l'idée
du parfait.
Les
Cathares, on le sait, se divisaient en Parfaits
et en simples croyants. Pour devenir véritablement
membre, il fallait passer par la cérémonie
de la convenientia, au cours de laquelle
le récipiendaire promettait respect
et obéissance à la caste supérieure,
et se voyait octroyer, en échange,
la possibilité d'accéder lui-même
un jour à celle-ci en sollicitant
le consolamentum
Les
Cathares plaçaient à la base
de leur doctrine la pureté, le désintéressement
qui sont, nous l'avons. vu dans le Monde
perdu, à la base de la Tradition
primitive. Ils mettaient leurs biens en
commun, s'abstenaient de nourriture animale
et de boissons fermentées. On sait
que le nom d'Albigeois leur fut également
donné. Est-ce à dire qu'ils
se rattachaient plus spécialement
à l'église cathare d'Albi?
Cela ne paraît guère probable.
Une explication nous a été
fournie par M. Basiaux; si catharos signifie
« pureté» en grec, en
latin alba veut dire « blanc»
et la blancheur est associée à
l'idée de pureté. «
Alba» a également donné
naissance au mot « aube », l'aube
n'est-elle pas la première manifestation
de cette lumière, objet du culte
des Manichéens.
La
cordelette de lin ou de laine était
également portée par les Templiers
et les Cathares, elle était une prectection
pour eux, un « cercle magique ».
C'est la corde des Franciscains. Elle évoque
la cordelière d'Anne de Bretagne
et le lacs qui figure au nombre des symboles
maçonniques.
Elle est, avec ses nuds, un rappel
du nud gordien. Le mot cordon, le
même que gordien) et son symbolisme
se trouve également dans le nom donné
aux insignes des Ordres décernés
par les gouvernements. L'on dit: le grand
cordon de la Légion d'honneur. Ce
qui prouve que le symbolisme traditionnel
se continue à l'insu même de
ceux qui l'utilisent.
Les Cathares étaient « tisserands
», non pas tellement qu'ils aient
touché à l'artisanat du lin
et du chanvre, mais aussi parce que «
tisser» signifie « prier»
en hébreu.
Le
grand sacrement des Cathares c'était
le consolamentum, consistant dans l'imposition
des mains. Il se conférait le vendredi
saint. On lisait les dix-huit premiers versets
du premier chapitre de l'évangile
de saint Jean. Dans ses Epures, saint Paul
parle souvent de l'imposition des mains
et l'on trouve dans les Actes (VIII, 17),
cette phrase: « Pierre et Jean leur
imposèrent les mains et ils reçurent
le Saint-Esprit. » Nous avons vu que
les Joachimistes s'appuyaient sur le règne
du Saint-Esprit, le sacrement cathare continuait
donc les traditions apostoliques et pauliniennes.
Si l'imposition des mains était considérée
comme le moyen de transmettre le magnétisme
vital, il apparaît comme ailleurs
que le Manichéisme s'appuyait précisément
sur le vitalisme considéré
comme la manifestation du Christ solaire.
Le
consolamentum serait donc la transmission
aux ministres cathares, sous l'influence
du Saint-Esprit, de la puissance magnétique,
de cette énergie christique à
laquelle font allusion les Evangiles (Jésus
sentait une force qui sortait de lui, Marc,
V, 30; Luc, VIII, 46 et VI, 19).
Cette
attitude, qui a revêtu un caractère
universel à travers toutes les religions
des temps protohistoriques, nous amène
à considérer la valeur initiale
du Verbe (ou du Logos) qui commande l'entendement
de la nature du divin. Comme chacun le sait
: Au commencement était le Verbe,
et le Verbe était en Dieu et le Verbe
était Dieu... Mots à première
vue sybillins (comme tant d'autres de même
source), parce que retenus et rapportés
après qu'on eût escamoté
(par ignorance ou incompréhension)
le sens de leurs racines profondes.. Dans
les temples cathares le Nouveau Testament
était ouvert en permanence à
cette toute première page du premier
des évangélistes. Notons aussi,
pour nous le rappeler un peu plus loin,
que dans ces mêmes temples brûlaient
des flambeaux
« symbolisant le baptême du
feu ».
L'Occitanie,
enfin, avait réalisé avec
huit siècles d'avance la promotion
de la femme devenant l'égale de l'homme.
Dans le même temps des théologiens
catholiques réunis en concile se
demandaient gravement si la femme avait
une âme.
Les
populations ne sont pas toujours aptes à
discerner la validité d'une doctrine,
mais elles se trompent rarement quand il
s'agit de choisir entre ceux qui sont saints
et ceux qui sont impurs. L'influence des
Parfaits ne cessa de croître jusqu'au
siège de Montségur et devint
déterminante en Occitanie. Or, c'est
précisément à cette
influence que nous attribuons, dans une
très large part, le fait qu'aucun
sévice ne fut occasionné aux
catholiques du Midi jusqu'en 1233. Les Purs
prêchaient la tolérance, l'amour
universel, le pardon des offenses et interdisaient
aux croyants de répondre à
la violence par la violence. Seulement il
se produisit, le 20 avril 1233, un événement
qui allait progressivement diminuer l'influence
modératrice des Parfaits et déchaîner
la haine contre l'Eglise romaine.